Retours débats – conférences

conférences

De nombreuses conférences sont sollicitées un peu partout en France et à l’étranger. Elles attirent un public très large, pas seulement d’experts mais aussi la population de chaque région qui se préoccupe de plus en plus, de manière citoyenne, au devenir de notre école, des adolescents.

UTOPIA AVIGNON

VENDREDI 4 JUIN 2010 À 20H30 RENCONTRE APRÈS LA PROJECTION DU FILM

C’était il y a plus d’un an ! Le Collège Giéra devait fermer ses portes et nous avions organisé une rencontre après le film La Journée de la jupe en collaboration avec le Collectif Non à la fermeture, oui à la reconstruction du collège Giera. Cette rencontre fut vive et contradictoire sur les enjeux, les nécessités et les conséquences de la fermeture de cet établissement scolaire et le déplacement des élèves dans les collèges environnants, entre autres Vernet et Mistral, les deux collèges du centre ville. Un désaccord évident : Est-ce que l’intérêt des élèves était sacrifié sur l’autel de la rentabilité ?

Voilà donc bientôt un an que cette fermeture a eu lieu et, comme on se l’était promis à l’époque, nous vous proposons de nous retrouver pour tenter de vérifier les dires des uns et des autres et de tirer les conclusions de l’expérience. Pour cela nous avons de nouveau invité le collectif devenu Collectif pour la Construction d’un Nouveau Collège Quartier Ouest pour cette rencontre où évidemment tout le monde est le bienvenu, y compris biensûr les représentants de la ville, de l’académie et du Conseil Général, maître d’oeuvre de la politique de mise en place des collèges au niveau départemental.

Philippe Lacadée, membre de l’E.C.F, psychiatre à Bordeaux, improvise une conférence de 1H30, sur la sexualité des adolescents, dans le style qui lui est propre, psychanalyste Rimbaldien.

En convoquant Le poète, Rimbaud, Philippe Lacadée nous propose de réfléchir à la traduction de lalangue avec le réel de la sexualité à ce moment particulier, singulier pour chacun, l’adolescence, qui serait alors un mot qui tente de rendre compte du temps logique où le sujet rencontre un trou dans le réel, qu’est la sexualité. C’est le temps du dérèglement de tous les sens, de la jouis-sens. Les adolescents peuvent échouer dans leur tâche d’entrer dans le discours dit de sens commun, leur donnant le sentiment d’être à part, d’être en exil. « Le pubère où circule le sang de l’exil et d’un père ». Ils s’éveillent, mais pas-sans exil !

Philippe Lacadée nous propose ici une version de la crise adolescente. Cette crise, dans sa juste mesure, est plutôt une crise de la langue articulée. « Une délicate transition », disait V Hugo, où le sujet invente des nouvelles façons de dire, en lien avec ses sensations inédites qui surgissent dans son corps, qui le confronte à une nouveauté. Le corps de l’enfant se transforme, ce que Rimbaud appelle une bizarre souffrance, c’est une sorte de charivari pulsionnel, mais nous ne devons pas ignorer le réel en jeu.

La libido crée une tension entre l’exil et un père. L’adolescent pour essayer de se situer dans cet ailleurs dans lequel il est poussé, a besoin qu’on lui offre des lieux de traduction. Car, l’adolescent est porteur d’un danger, la pulsion freudienne ! Le véritable danger de l’adolescent, c’est la pulsion dont on sait combien elle peut être silencieuse ! Et c’est là qu’elle est la plus dangereuse ! Là où beaucoup pensent que l’adolescence est l’âge de tous les bonheurs possibles Philippe Lacadée montre en suivant Paul Nizan que ce moment de vie ne va pas sans la traversée de souffrances modernes, liées à la confrontation au trou dans le réel, où aucun savoir de l’autre ne peut lui dire ce qu’il peut faire comme garçon ou fille ! Chacun doit inventer sa solution aux différents objets, oral, anal, scopique. Cela le convoque dans son rapport avec la langue articulée.

Nous avons donc à proposer des lieux de traductions où la poésie viendra l’accompagner dans son exil pas-sans poésie !

FESTIVAL POCKET FILMS : Juin 2009

Cellulogrammes et Master Classe

Les 80 élèves, de la CE2 à la Terminale Secrétariat de Seine-Saint-Denis sont passés voir leurs travaux exposés en très bonne place au coeur de ce festival dans le "grand foyer". Le public a pu apprécier la qualité de leurs cellulogrammes [autoportraits] et de leurs textes magnifiquement bien présentés sur un "mur de verre".

La master classe "cellulogrammes" présentée par Philippe Troyon a fait l’ouverture du festival dans la salle 50. Une cinquantaine de personnes élèves et adultes ont participé à ce moment particulier entre la conversation et le partage d’expérience. Nous avons pu projeter en direct les cellulogrammes réalisés par les élèves qui découvraient tous Paris et en particulier le quatier du Forum des Images. Ce qui était interressants dans ces films c’était la découverte par le détail. Paris en poche, Paris en détail.

Les autoportraits réalisés par quatre classes (Primaire-Collège-Lycée) ont été projetés sur un grand écran surélevé, jouxtant le mur de verre qui mettaient en valeur tous les textes écrits par des élèves poètes. De nombreux spectateurs regardaient ce panneau au visages changeants et restaient médusés à la lecture des textes si inattendus et si beaux.

Un grand merci à Benoit Labourdette, à son équipe, au Forum des Images.

ARt’RESEAU 2009 - POITIERS : juin 2009

L’école en question, nouvelles questions ?

Arts plastiques , « de nature artistique »

Théâtre Auditorium de Poitiers (magnifique)

L’édition 2009 d’ ARt’RESEAU questionne la nature artistique de la formation de l’élève en arts plastiques. La relation aux œuvres et aux pratiques se centre sur la question des démarches artistiques et pédagogiques :

En quoi un travail est-il de nature artistique ? Quelles transversalités et quelles spécificités des démarches artistiques selon les arts ? Quelle part de la démarche artistique, la démarche pédagogique peut-elle venir éclairer, susciter, contribuer à construire chez l’élève ?

Ouvert à tous publics Participation de nombreux enseignants, élèves, parents en présence Jean-Yves MOIRIN, Inspecteur Général d’arts plastiques, en charge de l’Histoire des arts. Participation d’invités : psychanlyste, artistes, philosophes, enseignant d’rat plastique.

En présence de 250 personnes

Deux Tables rondes :  1.Démarche artistique : En quoi une démarche est-elle de nature artistique ?

2.Démarche pédagogique et démarche artistique Philippe Troyon est intervenu pour parler de son approche pédagogique "Cellulogrammes". Joseph Rossetto est intervenu pour réaffirmer avec "brio" (il a été très applaudi) la place de l’invention et de mouvement au coeur même des apprentissages. En présence de la librairie "La belle Aventure"

L’école en question, nouvelles questions ?

en présence de Noel MAMERE, député-maire de Bègles, Nadia BENJELLOUN-MACALLI, conseillère municipale, responsable de l’université populaire et de plus de 100 personnes (de tous horizons). Ce campus est en effet ouvert à un large public.

avec : Joseph ROSSETTO, principal de collège, Gérard DE VECCHI, professeur agrégé, maître de conférences en Sciences de l’éducation, Philippe TROYON, réalisateur, Catherine THOMAS, professeur de lettres, formatrice.

"L’école actuelle met les élèves et les enseignants en difficulté. Comment poser les bonnes questions pour que les orientations ne soient pas des réponses mais ouvrent sur des inventions ? L’échec de l’école est trop souvent attibué à un changement de méthodes pédagogiques. Alors retour à l’école d’antan, oubliant au passage qu’elle fonctionnait avec des élèves triés sur le volet, ou inventions pour retrouver un travail intellectuel authentique ?"

Ce mouvement associatif rassemble de nombreux "volontaires" qui s’impliquent totalement dans différents secteurs de notre vie collective, pour une population oubliée et très pauvre de notre pays et organise chaque année un événement autour des livres dont il est éditeur.

Mais cette année le mouvement a décidé d’ouvrir sa fenêtre éditoriale à d’autres médias et en particulier au documentaire. Le film "Quelle classe, ma classe" a donc été projeté à la Cité de la Villette devant un public très important dans la grande salle des congrès. (250 personnes).

Un débat s’en est suivi, modéré par la journaliste de Radio Aligre , Eugènie Barbezat en présence de Joseph Rossetto, Philippe Troyon et Christian Deligne, professeur des écoles. Comme d’habitude le film a suscité de nombreuses réactions notamment au sujet de l’école et plus particulièrement sur la démarche menée par l’équipe de Joseph Rossetto au sein de son ancien collège : Pierre Sémard à Bobigny. Les thèmes sont revenus : l’insécurité langagière, l’expérience, le mouvement, la pluriculturalité...

Parmi ces questions une emanait de professeurs venus du Guatemala qui disaient que les problèmes soulevés dans et par ce film étaient identiques à ceux de l’Amérique Latine et qu’il serait certainenemt enrichissant de partager nos expériences.

A la suite de cette projection, le stand librairie d’ATD Quart Monde avait réservé une place pour la signature du livre "Jusqu’aux rives du monde" de Joseph Rossetto.

ATTENTION ! : Une emission en directe sur Radio Aligre (93.1 FM) aura lieu le 18 Mai à 9hrs du matin : invité Philippe Troyon à propos de son engagement de cinéaste au coeur de l’éducation nationale.

Merci à ATD pour cet accueil chaleureux et très précieux pour un futur partenariat.

CAMPUS SOLIDAIRE - BEGLES - mars 2009

"Si les adolescents sont notre avenir, alors que leur dire ?"

avec Philippe Lacadée et Philippe Troyon

> Projection des documentaires :

"Quelle classe, ma classe" de Philippe Troyon "L’adolescent et la vraie vie" (entretien Philippe Lacadée et Joseph Rossetto) de Philippe Troyon

> avec la complicité et la partenariat de la librairie La Machine à Lire de Bordeaux  :

Article : SUD OUEST - LUNDI 23 MARS 2009 BÈGLES, CAMPUS SOLIDAIRE.

Pour une première, c’est une réussite. Par le nombre de personnes qui ont répondu présent et par la qualité des débats. Pour la soirée de lancement du Campus solidaire, le bâtiment de la Croix-Rouge, rue des Terres-Neuves, a accueilli près de 150 personnes samedi soir.

Thème de cette première soirée de réflexion, lancé en partenariat avec la mairie : l’école et l’adolescence. D’abord la projection d’un documentaire, « Quelle classe, ma classe ! » puis un débat, en présence du réalisateur du film, Philippe Troyon, et d’un psychanalyste, en la personne de Philippe Lacadée. Le tout animé par Daniel Sallenave.

Le documentaire a mis en avant les dysfonctionnements de l’Éducation nationale, les lourdeurs de la machine éducative, lorsqu’un collège voit se détricoter, sous les yeux des élèves, le travail fourni pendant presque dix ans par un proviseur audacieux.

UNIVERSITE PARIS 13 - VILLETANEUSE - mars 2009

 Joseph Rossetto face aux étudiants.

Philippe Troyon a trouvé ce carnet de notes sur le web, le soir même de la projection du documentaire "Quelle classe, ma classe" présenté par Joseph Rossetto dans un petit amphi avec des étudiants attentifs, engagés et très sympathiques.

SAINT-MALO - janvier 2009

 Cette expérience de Bobigny ne recule pas devant la modernité. Elle ne tente pas de redresser ses travers. Démarche si commune actuellement. Mais elle la déchiffre et la nomme : « Insécurité Langagière ». L’adolescent se sent incompris de l’Autre. Il n’arrive pas à trouver une place et à traduire son désarroi intime…. L’adolescent moderne court-circuite l’Autre poussé par ce vouloir jouir immédiat. Ainsi, dans ce collège, ils proposent un dispositif, une digue à l’errance : de la compagnie langagière. Le désir d’apprendre s’initie grâce à une rencontre à partir de laquelle un enfant peut se voir aimable et digne d’être aimé. Ce projet parie donc sur la création d’un lien . « Quand une relation se tisse des possibles apparaissent… » nous dit Joseph Rossetto.

Cette expérience passe par des détours pour que se réalise un arrimage à l’Autre, via la langue :

Nous y avons lu trois axes :

Premier Axe

 La création d’une aventure pédagogique, qui donne goût à la culture en favorisant son interprétation par le voyage, un nouage du corps et des mots Elle parie sur l’imagination de chacun. Elle a comme boussole le particulier : ses points d’ancrage dans la vie. Elle accompagne les impasses de chacun par des détours : le théâtre, la danse, les ateliers de poésie… Cette pédagogie éclairée repose sur la création d’un lien pour ouvrir la voie au vivant, au goût d’apprendre. L’adolescent a construit, avant son entrée à l’école , un monde imaginaire. Il est nécessaire de lui faire place au risque qu’il rejette ce qui serait perçu par lui comme imposé de l’extérieur. Concevoir le monde pour le découvrir est le principe de cette démarche.

Deuxieme Axe

 Un lieu :Le Laboratoire où les enseignants peuvent parler de leurs impasses, de l’élève entant que sujet, déposer un regard, chercher des mots pour traduire leur malaise devant une insulte, une violence et puis prendre du recul, chercher une issue à l’impasse.

Troisieme Axe

 Une offre de dialogue avec les parents humiliés au chômage, éloignés de leur origine, déstabilisés puisqu’ils viennent chercher appui afin de poursuivre cette tâche : être responsable d’une transmission.